from Sept. 14 to Nov. 2, 2024
\ du 14 septembre au 2 novembre 2024
29 rue Notre-Dame de Nazareth 75003 Paris
Photos © Jérôme Michel
FRANÇAIS CI-DESSOUS
Dr. Fahamu Pecou's seventh solo exhibition at Backslash pays tribute to the concept of the Afrotrope. Defined by academics and art historians Huey Copeland and Krista Thompson, this neologism refers to the recurring visual forms that have emerged within and become central to the culture and identity of African diasporas. Manifesting themselves as codes, symbols, aesthetics and concepts, afrotropes evolve alongside Black culture and the changing notions of Negritude. The emblematic example comes from Tommie Smith, fist raised at the 1968 Olympic Games. The image has been reproduced in various media over the years, from posters to t-shirts, and has become a symbol of defiance, revolution and racial solidarity in visual culture.
Afrotropes like Smith's image visually capture the intangible, improvised and variable aspects of Black creative expression, while embodying the enduring nature of African spiritual and philosophical constructs. For the exhibition, Pecou explores and reinterprets various aspects of Black identity across time and cultures, encompassing art, fashion, politics and spirituality. Through his work, he identifies and summons several Afrotropes, revealing their powers and meanings. They take the form of totems or fetish objects and are then reworked to serve an apotropaic function, guarding and protecting Black subjectivity and viability.
In his works, you'll find cowries, African ritual masks juxtaposed with Air Jordans sneakers and durags (scarves inspired by the makeshift kerchiefs worn by slave women to protect themselves from the sun in the cotton fields). What might initially appear to be a mishmash of contradictory ideas actually reveals the strength and adaptability of the spiritual and philosophical concepts of indigenous African cultures. Far from disappearing, these traditional constructs continue to influence and shape the identity of Black communities in today's world. In other words, despite appearances of conflict or contradiction, indigenous African beliefs and thought show great vitality and play a crucial role in shaping modern Black identity.
Like the seeds of a fruit, afrotropes leave traces and reproduce, growing, expanding ways of seeing, being and becoming Black. Through the drawings, paintings and sculptures in this exhibition, Pecou summons afrotropes as visual markers to signify and affirm the viability of Black culture. And despite temptations to deny or diminish the existence of Black identity, afrotropes serve to remind us of their brilliance and resilience.
Fahamu Pecou holds a Ph.D. from Emory University in Atlanta, where he teaches philosophy. His work has been shown in many prestigious institutions around the world, including the Museum Of Contemporary Art and the High Museum in Atlanta, the Baltimore Museum of Art, the Museum of Contemporary Art in Denver and the Yokohama Museum of Art in Japan, among many others.
His work can be found in numerous collections, including the Seattle Art Museum, the Smithsonian National Museum of African American History and Culture in Washington, The West Collection in Philadelphia, the National Museum of African American Music in Nashville, the Collection Société Générale in France and CBH Bank in Switzerland.
Pecou is also a video artist: his latest film, Emmett Still, has won numerous awards. It is currently on show, along with several of his historical works, in the exhibition 'Avant-Garde and Liberation: contemporary art and decolonial modernism' at the Mumok in Vienna (Austria).
\\\
La septième exposition personnelle de Dr. Fahamu Pecou à Backslash rend hommage au concept de l'afrotrope. Définit par les universitaires et historiens de l'art Huey Copeland et Krista Thompson, ce néologisme désigne les formes visuelles récurrentes qui ont émergé au sein de la culture et de l'identité des diasporas africaines et en sont devenues les pivots. Se manifestant comme des codes, des symboles, des esthétiques et des concepts, les afrotropes évoluent en même temps que la culture noire et les notions changeantes de la Négritude. L'exemple emblématique vient de Tommie Smith, le poing levé, lors des Jeux olympiques de 1968. L'image a été reproduite sur différents supports au fil des ans, des affiches aux t-shirts, et est devenue, dans la culture visuelle, ce symbole de défi, de révolution et de solidarité raciale.
Les afrotropes comme l'image de Smith capturent visuellement les aspects intangibles, improvisés et variables de l'expression créative noire, tout en incarnant la nature durable des constructions spirituelles et philosophiques africaines. Pour l'exposition, Pecou explore et ré-interprète divers aspects de l'identité noire à travers le temps et les cultures, en englobant l'art, la mode, la politique et la spiritualité. À travers son travail, il identifie et convoque plusieurs afrotropes, révélant leurs pouvoirs et leurs significations. Ils prennent la forme de totems ou d'objets fétiches et sont ensuite retravaillés afin de servir une fonction apotropaïque, gardant et protégeant la subjectivité et la viabilité des noirs.
Dans ses œuvres, vous trouverez des cauris, des masques rituels africains juxtaposés à des baskets Air Jordans ou encore des durags (foulards inspirés des fichus de fortune que les femmes esclaves portaient pour se protéger du soleil dans les champs de coton). Ce qui pourrait paraître initialement comme un mélange d'idées contradictoires révèle en réalité la force et la capacité d'adaptation des concepts spirituels et philosophiques des cultures africaines autochtones. Ces constructions traditionnelles, loin de disparaître, continuent à influencer et à modeler l'identité des personnes noires dans le monde actuel. En d'autres termes, malgré les apparences de conflits ou de contradictions, les croyances et les pensées indigènes africaines montrent une grande vitalité et jouent un rôle crucial dans la formation de l'identité noire moderne.
Comme les graines d'un fruit, les afrotropes laissent des traces et se reproduisent, se développent, élargissent les façons de voir, d'être et de devenir noir. À travers les dessins, les peintures et les sculptures de cette exposition, Pecou convoque les afrotropes comme des repères visuels pour signifier et affirmer la viabilité de la culture noire. Et malgré les tentations de nier ou de diminuer l'existence des noirs, les afrotropes servent à nous rappeler leur brillance et leur résilience.
Fahamu Pecou est docteur diplômé de l’Université Emory d’Atlanta où il enseigne la philosophie. Son travail a été montré dans de nombreuses institutions prestigieuses à travers le monde, notamment au Museum Of Contemporary Art et au High Museum d’Atlanta, au Baltimore Museum of Art, au Museum of Contemporary Art de Denver ou au Yokohama Museum of Art au Japon, parmi beaucoup d'autres.
Son travail est présent dans de nombreuses collections telles que le Seattle Art Museum, le Smithsonian National Museum of African American History and Culture de Washington, The West Collection de Philadelphie, le National Museum of African American Music de Nashville ou encore la Collection Société Générale en France et la Banque CBH en Suisse.
Pecou est également vidéaste : son dernier film Emmett Still a été largement primé. Il est actuellement présenté, ainsi que plusieurs de ses oeuvres historiques, dans l’exposition ‘Avant-Garde and Liberation : contemporary art and decolonial modernism’ au Mumok à Vienne (Autriche).